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Ephémère

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11 avril 2006

Thérapie familiale

gare

Elle et moi dans le train. Pas besoin de mots, pas envie de parler. Pour dire quoi après tout ? Des mots mille fois répétés, mille fois entendus... Alors, inutile autant se taire. Juste le délicieux son de Led Zeppelin, Damien Rice ou Chopin qui sort de mon Ipod et étouffe mes angoisses.

Arrivée à Paris. Marche jusqu'au lieu de rendez-vous. Murs blancs dans le bâtiment. Des portes, des ascenceurs, un dédale de couloirs pour trouver une salle d'attente vide. Attendre. Et enfin un homme qui arrive. Professeur Jeammet. Spécialiste des troubles du comportement alimentaire m'a dit maman. "Alors qu'est-ce qui vous amène ?" Intimidée, j'ai du mal à m'exprimer devant elle. Qu'y a t-il besoin de rajouter: tout est dans la lettre de ma chère psy... Je bredouille quelques mots sans conviction. Elle sort.

Il débite le refrain habituel. M'explique pourquoi ce que je fais est dangereux. Que si je continue je risque un arrêt cardiaque. Que cela peut causer des dégats irréparables sur mon organisme. Et je ne me sens toujours pas concernée. On parle un peu. Sans réellement savoir pourquoi, je sens les larmes me picoter les yeux. Il parle de thérapie familiale.

Et je sors révoltée. Une thérapie familiale... Je ne veux pas. Me retrouver une fois de plus au milieu de leurs conversations. Regardée avec une compassion qui me répugne, une pitié insupportable. Je ne veux pas entendre leurs inquiétudes à mon sujet. Les mêler à tout cela. Alors, je fais ma gamine butée, odieuse, insupportable: vous voulez faire une thérapie familiale, très bien mais moi, je ne dirais rien.

Evidemment, cela ne rime à rien. Tant pis...

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10 avril 2006

Deux cicatrices

Une sur la bosse de mon index, une autre sur celle du majeur. Main droite. Minuscule. On me dit que j'ai des mains de bébé. Et ça me plaît.

Deux petites cicatrices. Rouges. Qui contrastent curieusement avec la paleur diaphane de ces mains. La seule partie de mon corps que je me permets de ne pas haïr.

Deux cicatrices qui rougissent de honte après chaque repas.Douloureusement.Qui me rappellent mes maux dès que je pose le regard sur elles.

Anodines pour ceux qui ne savent pas. Deux cicatrices sur ma main glacée aux ongles rongés.

Je les regarde. Cicatrices creusées au fil des mois. Forgées pendant ma chute. D'abord une simple rougeur.

Puis le sang.

9 avril 2006

Elle se prépare à sortir. Comme tout les soirs.

delirium_by_subterfugemalaises1

Elle se prépare à sortir. Comme tout les soirs. Des paillettes sur les yeux, dans les yeux. Des gestes précis, experts. La bouche légèrement entrouverte lorsqu'elle applique son mascara. Une petite moue séductrice pour tester son effet. La bouche rosie par le rouge à lèvre, les yeux sombres qui pétillent, les cheveux qui brillent.

Et moi, à côté. Bon, ça y est tu as fini de monopoliser la salle de bain ? L'une à côté de l'autre le contraste est encore plus saisissant. Elle rayonne. J'ai mauvaise mine. Les yeux cernés et le teint pâle. L'angoisse se lit sur mon visage. Je m'énerve. Impatiente. Non mais tu n'en as pas besoin à la minute quand même. Oh, si Muriel j'en ai besoin immédiatement... Tu n'imagines pas que chaque seconde de plus avec cette nourriture dans le ventre m'est insupportable. Je me laisse glisser, adossée contre le mur du couloir, tentant de me calmer.

Enfin, elle sort. Nos regards se croisent. Elle sait ce qu'il va se passer. Comme chaque fois. La pitié dégouline de ses yeux pour venir m'éclabousser. Je ferme le verrou avec empressement. Me dirige vers les toilettes. Me penche. Un doigt, deux doigts. Au fond de la gorge. La libération, enfin. Sensation de légèreté. Le flot de nourriture jaillit. Mes yeux s'embuent. Pleure pas, pleure pas. C'est presque fini.

9 avril 2006

Bloguer me manquait...

Cela faisait longtemps. Depuis la migration de 20six. Une pause, c'est ce que je m'étais dit. Et puis, les jours, les mois s'égrennent et on oublie. Ou plutôt non, on range dans un petit coin de sa tête, on n'ose pas redémarrer à zéro. Reconstruire un cocon dans lequel on se sente "chez soi".

Et puis, le besoin d'écrire redevient le plus fort alors on prend son courage à deux mains et on se lance.

Peut être que ce blog ne durera pas, qu'il sera éphémère. Ou peut-être pas.

On essaye ?

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